Les festivités Nwèl Pakala, édition 2016, ont débuté mercredi 30 novembre par un moment de réflexion autour de l’évolution de la célébration de Noël, à savoir les différences entre autrefois et aujourd’hui. Cette ouverture s’est tenue au réfectoire de la cuisine centrale du bourg, en présence d’élus tels que Julien DINO, Paulette LAPIN, Renetta CONSTANT. Des associatifs du territoire étaient aussi présents, notamment : Paul CLAIRE de l’association de Habitants de Labrousse, Jocelyne VIROLAN, de l’association Miksaj, Adrienne ETENNE de l’Union des Associations du Gosier et Marysette ROLNIN des Scouts et Guides du Gosier. Le public a également répondu en grand nombre à cette invitation, donnant ainsi du sens à ces échanges riches et passionnés.

Les associations du quartier n° 1, très impliquées dans la préparation de cet échange intitulé “Ka ki Nwèl an tan lontan” ont d’abord ouvert le débat en mettant l’accent sur l’intérêt de ce type de réflexion autour des festivités de Noël. Mickaël MONTOUT, acteur associatif de Flè a Mango et animateur du ti kozé a donné la parole à tous ceux qui le souhaitaient, nourrissant ainsi au fur et à mesure les propos de chacun des participants.

Léon JACQUES, Président du club des aînés du Gosier n’a pas tari d’histoires d’époque au sujet de la préparation du repas de Noël durant les décennies 60 à 80. Particulièrement cultivée sur les terres Gosiériennens, l’igname Pakala, autrement appelé “ziyanm blan” était le féculent phare des tables de Noël. Le riz n’avait pas droit de cité comme aujourd’hui. Seule l’igname avait sa place, bien sûr aux côtés de la viande de porc “cochon roussi”, des pois de bois et du boudin noir. Même le fameux jambon de Noël est venu visiter les foyers bien après. Le repas de Noël était partagé dans une vraie convivialité familiale mais aussi amicale. Pour autant, il était coutume de ne surtout pas s’attabler avant la messe de minuit. Celle-ci était le véritable gong du lancement des festivités de la nativité, même si entre voisins et entre amis, on avait déjà échangé quelques verres de schrubb, d’anisette ou de gazèz… au cours des semaines précédentes.
Aujourd’hui, Noël n’est plus ce qu’il était. Élus, associatifs et citoyens du Gosier étaient unanimes sur un fait constaté : l’abandon du patrimoine et de la culture par les Guadeloupéens eux-mêmes. Les raisons sont diverses, mais celle qui revient le plus souvent est la société de consommation qui poussent peu à peu les produits du terroir vers l’oubli. L’éclatement familial quant à lui, ne permet plus les grandes réunions de famille.
Il appartient aujourd’hui, aux associations culturelles de jouer ce rôle de préservation de la tradition et du patrimoine, a souligné Jocelyne VIROLAN. Une prise de conscience doit aussi être menée par tout un chacun pour que le vrai esprit de Noël antillais frappe de nouveau à toutes les portes des foyers Gosiériens.

Le ti kozé, a été un bel exemple d’échanges intergénérationnels car toutes les tranches d’âge participaient activement à cet instant de partage et de connaissances. La culture et le patrimoine sont des thèmes fédérateurs.

Un pot de l’Amitié a été partagé dans une ambiance chaleureuse suivi d’un chanté Nwèl très attendu du public.