La 6ème édition des Tambours Croisés s’est déroulée du 1er au 25 novembre 2018, au Gosier et a rassemblé un public en recherche de sonorités pouvant rappeler le patrimoine et la culture guadeloupéenne. Plusieurs temps forts se sont tenus sur divers sites de la Ville Phare.

Atelier pédagogique à l’association Flè a mango, du 20 novembre : Les jeunes du Gosier découvrent les percussions traditionnelles du monde

Le son du tambour résonne depuis la rue. À l’intérieur du local de l’association Flè a Mango, kaladja, padjambel, roulé, ou encore léwòz, les 7 rythmes de base du tambour sont présentés aux jeunes de l’association par les 9 artistes d’origines différentes de Tambours Croisés. Congo, Sénégal, Antilles, Réunion ou encore Inde, chacun est venu avec le tambour de sa région, revisite son patrimoine musical et raconte l’histoire de l’instrument.

Hyacinthe Massamba est congolais. Il présente le Ngoma. Un tambour de 16 kg fait en peau de chèvre, d’antilope, ou en peau de veau. Il est joué au Congo mais aussi en Afrique australe, au Cameroun, ou encore au Burundi. À la différence du ka, ce tambour est composé d’une pièce, un tronc d’arbre en bois léger. Et il se joue en famille, c’est-à-dire avec 2 autres tambours.

Autre découverte insolite, un tambour de poche Vénézuélien : le Quitiplás. Un instrument composé de plusieurs bambous. En principe, il était utilisé pour des danses et des rituels. Orlando Poleo a joué avec les plus grands salseros et explique que ces bambous viennent de Barlovento, au Vénézuela.

C’est dans cette région que l’on joue la musique traditionnelle. On les tape sur un petit morceau de bois ou on joue en les frappant au sol mutuellement .

Bapi Das Baul venu d’Inde présente son Khamak. Un tambour original qui se place sous le coude.

Cet atelier pédagogique a permis de sensibiliser cette jeune génération à ce patrimoine afin de leur permettre de s’approprier ce style musical. “Ça permet d’accepter la diversité. Le mal dont on souffre vient du fait que les gens n’acceptent pas l’autre tel qu’il est. Si on implique d’autres musiciens, d’autres cultures, d’autres voyages, un moment ou un autre, il y aura un retour vers ces cultures là , explique Thierry Nossin, l’organisateur.

L’association Flè a Mango a pour objectif la promotion sociale des jeunes en difficulté sur tout le territoire du Gosier, à travers des équipes de rues.

Un atelier comme celui-la, nous permet de mettre en contact nos jeunes avec des gens qui font des choses positives.

Des artistes, qui acceptent de venir ici chez nous, à leur rencontre valorisent les jeunes, confie Micheline Lombard, présidente de l’association.

Giovanni fait partie de l’association. Pour lui, cette rencontre a été enrichissante :

Comme ce sont des personnes qui viennent d’ailleurs dans le monde, ça nous a permis de découvrir de nouvelles cultures, des choses qu’on ne connaissait pas, comme le tambour du Congo. Je joue du ka et ça m’a permis de savoir comment on fabriquait ce tambour, quels sont ses différents sons. C’était très cultivant.

Luc Moindranze de la Réunion et son tambour le “rouler”, fabriqué à partir d’un tonneau, de peau de vache et de corne, envoûte la salle avec une reprise de la chanson “la kintana” du groupe lindigo. Les voix, les pas de danse et les rythmes des percussions des autres artistes de tambours croisés se mêlent à la chanson. Ainsi que les sons des ka frappés par les jeunes de l’association, comme Olivier : “J’ai joué avec eux, c’était super. Et puis j’ai découvert pleins de tambours différents”, confie t-il.
Les artistes se sont également rendus dans les écoles élémentaire de Cocoyer, et de Grand bois et à l’ALSH de Grande-Ravine, afin de sensibiliser les scolaires sur l’apprentissage de la pratique du tambour et de leur faire découvrir les différents tambours et rythmes existants. Tambours Croisés leur confient ainsi les clés afin que la relève, demain, soit assurée.


Hommage aux tambouyés

Bertin Zami, Marcel Lollia dit vélo, Louise Pierrette Lunion dit Loulouz, ou encore Ernest dit Octavien Vilus, les “potomitan a kilti Gwoka” ont été honorés ce mercredi 21 novembre, lors de l’animation musicale en extérieur qui s’est déroulée au local de l’association ASC de Grande-Ravine. Antonin Martial, Marie-Hélène Joubert, René Geoffroy et Julianis Négrit ont échangé, avec le public présent, sur le gwoka, sa modernisation, les différents aspects de la musique traditionnelle et sur la manière dont cet art musical leur a été transmis. Les artistes de Tambours croisés ont également présenté à l’assistance leur divers tambours ainsi que leurs sonorités.

Thierry Nossin aux côtés des représentants de la municipalité, dont Marie-Flore Désirée, adjointe au maire
Marie-Florie Désirée, élue en charge des affaires culturelles, Wenceslas Labor, chef du service vie associative, France-Lise Bernis de la direction des affaires culturelles et Thierry Nossin, organisateur de la tournée Tambours croisés.

Les jeunes talents du Gosier ont offert en clôture de la manifestation des prestations de danses et chants traditionnels. Parmi eux, l’association Grain d’or, Madiana, et le groupe de Grande Ravine.


Concert live : Le Gosier vibre au rythme des Tambours croisés

Sur scène, les neuf artistes de Tambours Croisés venus de Martinique, de Guadeloupe, de La Réunion, du Sénégal, du Congo, de la Dominique et d’Inde, se sont retrouvés sur scène au boulodrome de la Datcha, samedi 24 novembre, pour confronter et fusionner leur patrimoine musical respectif, et ainsi offrir aux spectateurs un voyage au cœur des musiques traditionnelles.
Ces artistes ont, dans une parfaite harmonie, charmé le public à travers leurs créations communes. Une fusion où les rythmes, les cultures et les tambours du monde se mélangent. Leur répertoire est issu de la tradition, avec voix et tambours pour seule instrumentation.


Initiation danse ka sur l’esplanade de la rénovation du Gosier

Dimanche 25 novembre, en fin d’après-midi, de nombreux danseurs amateurs ont investi l’esplanade de la rénovation pour la clôture de la manifestation Tambours croisés. Un homme au milieu de femmes de tous âges, ainsi que des enfants, ont marqué le pas autour des rythmes du ka, lors d’une initiation intitulée “Kalakaswé”. Des danses chorégraphiées par Ovide Carindo accompagné du grand Maître ka, François Ladrezeau et Daniel Savonnier. Graj, ou encore Mendé, ces rythmes de nos traditions ont été dansés. Et les danseurs ont même échangé avec François Ladrezeau, qui a appelé les répondè...

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