Pour la seconde année consécutive, la Médiathèque du Gosier fait appel à une plume, bien de chez elle, l’écrivain et poète gosiérien Max Jeanne, pour inciter les jeunes à la pratique de la lecture dans le cadre du Forum des Ados.

« J’aimerais leur transmettre le virus de la lecture » explique Max Jeanne pour qui la littérature « n’est pas une affaire de spécialistes » qu’il faut « démystifier et donner l’envie aux jeunes » martèle-t-il. Tel est l’objectif fixé pour ces dix rendez-vous littéraires annuels qui ont lieu les mercredis après-midi à la médiathèque du Gosier. « On ne lit pas suffisamment en Guadeloupe » déplore-t-il. Pourtant ce n’est pas faute de moyens mis en place, alors comment expliquer ce phénomène ? Selon l’écrivain, les ateliers de lectures sont peu fréquentés en raison leur concurrence avec les activités sportives qui se tiennent aux mêmes heures.
« La pratique de la lecture trop souvent assimilée à l’ennui »

Lésés, ils seraient également « assimilés à l’ennui et à la rigidité de l’apprentissage comme à l’école » pour nos adolescents. C’est pourquoi, l’écrivain préfère une démarche inductive en étudiant des textes courts comme les nouvelles, qui les « familiarisent à certains procédés littéraires et les invitent à développer un sens critique » assure-t-il. « Yachar Kemal de la Turquie, Ismail Al-Adli de l’Egypte, Gary Victor d’Haïti (…), les jeunes découvrent les œuvres d’auteurs, tous nobélisables, de genres différents et du monde entier » nous fait-il remarquer. L’enjeu sous- jacent est de « créer le désir de la création » confie-t-il. « Le défi serait gagné si certains d’entre eux à l’issue de ces échanges parviennent à créer, passer de la lecture à l’envie d’écrire ».

Toutefois, selon la dernière étude de l’Insse de janvier 2009 , 15 % des 16-29 ans sont en situation d’illettrisme dans notre région, et bien que 61 % de la population soit à l’aise à l’oral, elle reste en difficulté à l’écrit. Seul palliatif : la lecture. « Qu’on lise un article bien écrit ou une nouvelle, l’essentiel est qu’on lise » conclut-il.